Hommage à Wang xuanjie

Dachengquan est un terme qui peut être traduit de différentes façons :

Bien que l'expression Dacheng (grande réalisation) désigne le stade ultime de la réalisation de soi dans la tradition Taoiste, elle peut également être interprété au sens de "grande compilation" (cheng : réaliser, transformer, créer).

C'est à ce sens que faisait référence le maître Wang xuanjie lorsqu'il employait ce terme à l'inverse de la plupart des enseignants de son époque qui avaient préféré revenir au terme Yiquan.

Les techniques de combats (dancaoshou) furent également classées d'une manière particulière dans son enseignement, les rattachant au écoles dont elles étaient issus. On retrouve ainsi les coups de poing des cinq éléments du Xingyiquan (wuxingquan), les trois paumes antiques du Baguazhang (laosanzhang), ainsi que 5 formes animales (le dragon, le tigre, le léopard, la grue et le serpent), probablement issus du Xinyimen.



Wang xuanjie dans les années 60



Bien que la plupart de ces techniques soient également pratiquées par d'autres experts du Yiquan, elles portent alors des noms différents faisant plutot référence au type de frappe et à sa direction. Cette façon "moderne" de nommer les techniques viendrait de Yao zongxun et aurait pour origine un rapprochement de l'enseignement qu'il avait reçu de wang xiangzhai avec la boxe anglaise.


Wang xuanjie en posture d'écarter les nuages



Il est difficile de savoir ce que le fondateur du Yiquan a véritablement enseigné pour la simple raison que la plupart de ses disciples ont pratiqué avec Yao zongxun, celui-ci ayant dirigé l'enseignement de Wang xiangzhai pendant de nombreuses années pour l'aspect martial. Les disciples de la génération précédant Yao, comme les frère Han ou bien Zhang changxin avaient également d'autres pratiques qui vinrent influencer leur yiquan. Par exemple, Han xingqiao et Zhang changxin devinrent tout deux disciples de Wu yihui, avec lequel ils étudièrent parallèlement le xinyiliuhebafa. De plus, ils furent des pratiquant de Xingyiquan et de boxe anglaise pour le cas de Zhang changxin.



Wang xuanjie étudia avec différents professeurs. Il commença la pratique des arts martiaux avec la boxe tantui (jambe ressort) puis vint à la lutte chinoise pour laquelle il avait des dispositions certaines. Il fit, par la suite, la connaissance de Li yongzong, un des meilleurs disciples de Wang xiangzhai de l'époque. Il apprit également avec Yang demao un autre disciple de Wang xiangzhai réputé pour ses grandes capacités en tuishou. Finalement, il suivit l'enseignement de Yao zongxun, une personne qu'il garda en haute estime jusqu'à la fin de sa vie. Wang xuanjie étudia en outre sous la direction de Wang xiangzhai dans les années cinquante, lorsque celui-ci enseignait au parc zhongshan.




Quelques techniques de duanshou démontrées par Wang xuanjie




Une des grandes qualités du maître Wang xuanjie fut sa capacité à mettre en application sa technique à travers sa maîtrise du duanshou. Son enseignement passait avant tout par le développement de la force intégrale acquise grace à la posture hunyuanzhuang. Il enseignait dans sa maison de qianban bijie, une ruelle du quartier ouest de Pékin. Un lieu chargé d'histoire et qui a vu défiler de nombreuses personnalités des arts martiaux chinois ainsi que du monde entier.





Wang xuanjie démontre son art


Il décèda en 2000, des suites d'une complication à une opération chirurgicale. Je l'avais rencontré chez lui quelques mois auparavant et en garde un souvenir marqué...






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