Tuishou et structure corporelle

L'exercice du tuishou, dans l'art martial, permet d'apprendre à appréhender les différentes forces adverses s'exerçant sur nous ainsi qu'à délivrer notre propre force sur l'adversaire.

Cet exercice permet d'ammener à la maîtrise de l'alternance entre vide et plein ou dur et souple, en d'autres termes, yin et yang.

La difficulté réside alors dans le fait que pour délivrer la force il faut être "relié", alors que pour la recevoir sans dommage, il faut être "délié".


Relier le corps

Le corps uni permet de produire une force importante en associant les différents segments du corps et en les mobilisant de manière harmonieuse. On parle alors des six coordinations exterieures (wai liuhe) qui correspondent à six articulations majeures : chevilles, genoux, aine; poignets, coudes, épaules. Dans l'école Yiquan, ce travail est surtout pratiqué au travers du shili (tester la force) et du zhanzhuang (posture statique).

De cette manière, il est possible de produire une force importante sans un effort musculaire considérable, notion constituant la base de l'art martial mais que certains n'attribuent qu'aux "écoles internes" (neijia).




Travail de shili (trouver la force) par Dou shiming, disciple de Wang xiangzhai




En revanche, si le fait d'avoir un corps compact permet de délivrer une force importante, il peut devenir pénalisant lorsqu'il s'agit de supporter la force adverse : Les différents segments étant reliés, la perte d'équilibre d'une partie du corps entraine le reste du bloc corporel.




Eleves de Wang binkui (disciple de Wang xiangzhai) pratiquant le shuangtuishou dans sa cour carrée






Délier le corps

Il est donc parfois nécessaire de délier les différents segments corporels lorsque la force adverse est trop importante, notamment, de façon à ce que celle-ci ne puisse atteindre le centre de gravité du corps et l'affecter dans son intégralité. Il s'agit alors d'un travail de détente et de souplesse, lequel constitue une des bases du taijiquan tel qu'il est pratiqué de nos jours mais également de nombreuses autres écoles, comme le Liuhebafa (xinyiliuhebafa). Ce travail constitue également la base des anciennes écoles japonaises (koryu) de jiujitsu (柔术, roushu en prononciation chinoise : art de la souplesse).
En yiquan, ce sont à nouveau les exercice de zhanzhuang et de shili qui permettent de maîtriser ce principe.





Alternance du corps uni et du délié, tel que pratiqué en Daito ryu Aiki jiujitsu par Minoru Akuzawa



Contrairement aux idées reçues, le travail de la force du corps uni (zhengti liliang) n'est pas, biomécaniquement, l'unique but du zhanzhuang. Le travail de délier le corps permettant l'alternance du dur et du souple constituant l'autre face de l'entrainement. Et la mise en application des principes d'utilisation du vide et du plein passe d'abord par l'exercice du tuishou...

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